LES ENFANTS ABANDONNES

Publié le par U.P.E.A

 

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Aujourd’hui, selon des estimations de l’Unicef, plus de 8 millions d’enfants sont abandonnés dans les rues dans le monde. An Algérie, ils sont près de 50 000 enfants.


L’article 1er de la loi n° 15-01 définit l’enfant abandonné comme étant tout enfant de l’un ou l’autre sexe n’ayant pas atteint l’âge de dix-huit années grégoriennes révolues, lorsqu’il se trouve dans l’une des situations suivantes : S’il est né de parents inconnus ou d’un père inconnu et d’une mère connue qui l’a abandonné de son plein gré ; s’il est orphelin ou s’il a des parents incapables de subvenir à ses besoins ou ne disposant pas de moyens légaux de subsistance ; s’il a des parents de mauvaise conduite n’assumant pas leur responsabilité de protection et d’orientation, comme lorsque ceux-ci sont déchus de la tutelle légale ou lorsque l’un des deux, après le décès ou l’incapacité de l’autre, se révèle dévoyé et ne s’acquitte pas de son devoir à l’égard de l’enfant.

 

enfantster 935921464Selon une étude gouvernementale réalisée en 2006 auprès des diverses institutions de bienfaisance pour les enfants abandonnés, la majorité des pensionnaires sont des garçons appartenant davantage au milieu urbain. Quant aux raisons de placement, elles sont souvent inhérentes à la pauvreté et à différents problèmes sociaux, autres que la perte des parents, avec respectivement 66 % et 22 %.


La question de l’âge de l’enfant au moment de l’abandon est primordiale pour des considérations démographiques (chances de survie) et pour cerner les motivations des abandonneurs (préméditation ?). Les nouveau-nés sont généralement nombreux. Les enfants âgés de plus d’un an sont rares. Les motivations des parents lors de l’abandon sont généralement différentes. Elles peuvent être la perte d’un emploi, l’infirmité de l’enfant, le décès d’un des membres du couple. L’urbanisation et la crise économique sont une explication. De plus, la famille traditionnelle élargie a cédé la place à la famille nucléaire. Les divorces, les remariages, les familles monoparentales sont l’apanage de ces enfants qui sont souvent la principale source de revenus. Pour ces enfants, la faillite de la famille et de l’école n’est contrecarrée par aucune alternative. La rue représente alors la seule issue.


Le problème de ces enfants abandonnés a été longtemps un sujet tabou en Algérie. Aujourd’hui, de plus en plus, la loi et la société civile se penchent sur ces enfants nés hors mariage ou enfants illégitimes. En outre, la société civile marocaine a été à l’avant-garde pour mettre la lumière sur les enfants en situation difficile et lever les tabous qui entouraient l’existence de ces derniers, dans le but de rechercher de solutions adaptées à la problématique des enfants en détresse et plus particulièrement, les enfants des rues. Ces derniers qui ont perdu tout repère temporo-spatial, et sont rythmés par l’inhalation de colle, le froid et la faim.


Ils sont majoritairement "clochardisés" et devenus toxico-dépendants. Leur état de santé est précaire et ils ont perdu confiance en eux-mêmes, et en l’autre. Ils n’ont plus aucune illusion quant à leur avenir et sont dans un état de déni de soi très intense. La moindre contrainte peut engendrer une réaction violente.

 
51a11ee5Une approche participative, basée sur un réel partenariat, le premier partenaire étant bien entendu l’enfant, est obligatoire pour réussir un programme de réinsertion. La famille, l’école, le secteur professionnel privé, les O.N.G, les structures étatiques sont également partenaires. La motivation et la pédagogie d’écoute sont les maître-mots dans le choix de l’équipe encadrante ; et la formation-réévaluation permanente de l’équipe s’impose.

 

Tous ces éléments concourent à la réussite d’un tel programme dans l’objectif est double : Préventif, en luttant contre les situations favorisant le surcroît du nombre d’enfants abandonnés et optant pour une politique d’aide aux familles en difficulté ou ayant un enfant handicapé, afin de prévenir les abandons d’enfant. Et curatif, en venant à l’aide de ces enfants, par l’établissement et la publication de la carte géographique des institutions pour enfants qui doivent impérativement être fermées (notamment du fait de leurs dimensions excessives, de leur isolement ou de leur délabrement), la promotion d’une politique active de « désinstitutionalisation » et de restauration des liens familiaux de l’enfant, en développant des formules alternatives qui privilégient le retour des enfants dans leur famille d’origine, le placement des enfants dans des familles d’accueil ou des maisons familiales, la création de centres de jour, ainsi que la promotion de l’adoption au niveau national.


La loi sur la kafala organise la procédure de prise en charge, définit son contenu, précise les personnes ou organismes à qui elle peut être confiée, le contrôle de son exécution, et l’inscription de l’enfant sur les registres d’état civil. En outre, elle prévoit dans quelle mesure l’opinion de l’enfant peut être prise en considération.
Les enfants abandonnés posent donc des problèmes sociaux, économiques, sanitaires juridiques et éthiques. Pourquoi ne pas établir une stratégie globale à la dimension du problème.

Source "Unicef"

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